Le musée
Le chateau et son histoire
Le château, fut construit en pierre de taille, sur des plans de l'architecte Salomon de Brosse de 1612 à 1619, qui par la suite érigea le Palais du Luxembourg à la demande de Marie de Médicis. C’était la résidence de campagne de la famille Potier de Gesvres. Louis Potier de Gesvres fut secrétaire d’Etat d’Henri III puis d’Henri IV. Il était constitué d’un corps de logis central et deux pavillons séparés. Ces deux pavillons, aujourd’hui classés monuments historiques, annonçaient, par leur élégance, les folies du XVIIIe siècle, ces petits bâtiments d’agrément aménagés dans des parcs. On accédait au château par un pont et un portail monumental.
Suite à la révolution, il est déclaré bien national en 1792 puis vendu deux ans plus tard à un certain Meurizet qui vend les pierres du bâtiment central aux enchères. Restèrent en place, l’aile gauche de l’ancien château, les deux pavillons et deux portails monumentaux qui jalonnent l’allée d’entrée du château.
Pendant la Première Guerre mondiale, le château fut une nouvelle fois endommagé. Cela n’a pas empêché Anne Morgan d’y installer, dès 1917, le quartier général de son association d’aide humanitaire, composée de femmes américaines, anglaises et françaises dont la mission était d’accueillir et de soigner les victimes du conflit à la fois soldats et populations civiles. En 1918, le château a souffert de l'offensive allemande comme ce fut le cas pour toutes les villes et villages environnants ce qui amena Anne Morgan à créer en mai 1918 le CARD (Comité Américain pour les Régions Dévastées). En 1919, elle rachète ce qui restait du château.
C’est le début de la « renaissance » du château de Blérancourt à la restauration duquel elle va se consacrer jusqu’en 1925.général du Comité américain pour les régions dévastées (CARD), à l’initiative d’Anne Morgan, une riche Américaine.
Sous la direction de l’architecte Jean Trouvelot (1897-1985), elle fit restaurer l’aile gauche du château en vue d’accueillir le Musée de Blérancourt créé par elle et Anne Murray Dike en 1924, les portails monumentaux ainsi que les deux pavillons dont elle occupera celui de gauche.
En 1928, les Amis de Blérancourt décident de poursuivre de transformer le bâtiment existant pour disposer d’un véritable musée. Ils s’appuient sur des murs anciens, mais le couronnement, les voûtes, les décors, sont recrées en 1930. Il est dédié à la mémoire d’Anne Murray Dike, cheville ouvrière du CARD.
En 1938, une seconde aile est reconstruite à l’emplacement du pavillon d’angle sud. Ce « pavillon des Volontaires » est inauguré en 1938. Il accueille les souvenirs des volontaires américains pendant la Grande guerre et en particulier une ambulance de l’American Field Service. Le musée est alors conçu comme un mémorial franco-américain se présentant sout la forme d’un diptyque qui raconte les deux grands moments de l’amitié franco-américaine : l’engagement de la France aux côtés des Insurgents américains dans leur lutte pour l’indépendance et la solidarité américaine pendant la Première Guerre mondiale.
Les transformations contemporaines du musée
Un parc fut créé en 1986 pour constituer les « jardins du Nouveau Monde ».
Les travaux furent menés par les paysagistes français et américains, Michel Boulcourt, Madison Cox et Mark Rudkin et furent financés par des mécènes américains. Les Jardins du Nouveau Monde sont plantés d'espèces originaires d'Amérique du Nord. Son arboretum recèle une collection remarquable d’essences qui ont été choisies pour leurs couleurs automnales : érable, chêne, liquidambar, magnolia de Virginie, ...
Toutefois, les espaces existants restaient trop limités pour déployer des collections. L’idée d’un plus grand musée qui doublerait les surfaces d’expositions permanentes s’impose peu à peu. Grace à l’engagement financier de l’Etat et du Ministère de la Culture, le musée a fait l'objet d'une première campagne de rénovation en 1989 confiée aux architectes Yves Lion et Alan Levitt. En 2003, sous l’impulsion de l’Association des Amis américains, le Ministère décide la création d’un nouveau bâtiment permettant de joindre les deux qui existaient jusque-là, une extension en sous-sol et un corps de bâtiment central en voûte d’ogive confiée, à nouveau, à Yves Lion et Alan Levitt.Mon texte
Enfin, la société des Amis français de Blérancourt encourage la suite des opérations en faisant appel au mécénat pour la restauration des deux pavillons de parts et d’autres de la porte d’entrée monumentale. La restauration du pavillon de gauche où habitait Anne Morgan et l’installation dans celui de droite, de la bibliothèque sont inaugurés en 2011 par le Ministre de la Culture, Monsieur Frédéric Mitterrand. Ce dernier, visiblement séduit par l’histoire, le lieu et la vocation du Musée de Blérancourt, engage le Ministère de la Culture dans une nouvelle phase de travaux qui permettront d’agrandir les surfaces d’exposition de 50 %. Ces travaux et des fouilles archéologiques importantes qui se sont déroulées en parallèle ont fait que le musée est resté fermé pendant sept ans. La rénovation a été inaugurée le 24 juin 2017 par la Ministre de la Culture, Madame Françoise Nyssen.
Malgré les travaux considérables engagés, qui représentent un exemple rare d’osmose réussie entre un style d’architecture qui date du 17ème siècle et les principes d’une architecture moderne, ces travaux n’ont pu permettre la création d’espace nécessaire à vocation d’accueil, de formation et de recherche. C’est dans ce but, que l’Association des Amis français de Blérancourt a acquis, en 2014, un bâtiment ancien, à l’abandon, qui se trouvait dans l’enceinte du musée. Ce lieu, intitulé l’Orangerie, d’une surface de 400 m² au rez-de chaussé et de 400 m² à l’étage, représente désormais un enjeu essentiel pour le musée et l’Association. Il lui appartient de trouver des mécènes pouvant prendre en charge sa transformation afin d’en faire un lieu d’accueil et de formation pour le musée mais aussi au service de son territoire.
Les collections
Pierre Rosenberg, ancien Président Directeur du Musée du Louvre et Académicien, fut Directeur du Musée de Blérancourt à partir de 1981. Il développe l’idée d’introduire des échanges artistiques entre les deux pays d’où les projets d’extension du musée en 1989, les espaces existants étant trop limités pour abriter des collections qui avaient été considérablement enrichies par des dépôts et des acquisitions. Elles se montent aujourd’hui à plus de 14 000 œuvres dont plus de 400 peintures, 6 500 estampes dessins et photos et une importante bibliothèque. Les transformations successives du musée et le doublement de sa surface d’exposition ont permis de créer des aménagements muséographiques qui permettent une nouvelle répartition des collections en trois pôles :
Retrouvez plus d’information sur le détail des collections, sur le site du musée
le pôle, les « IDEAUX » qui raconte l’engagement de la France aux cotés des Insurgents Américains dans leur lutte pour l’indépendance. On peut y admirer notamment des œuvres d’arts liées à la naissance de l’amitié franco-américaine au 18ème siècle.
le pôle, les « EPREUVES » qui présente les témoignages concrets de l’amitié franco-américaine qui s’est manifestée au cours des deux guerres mondiales. Il comprend, notamment, une collection exceptionnelle de plus de 2 000 photographies et de films qui constituent le fond documentaire d’Anne Morgan. Le musée fait partie des 18 musées d’Histoire et de Mémoire de la grande guerre 1914-1918.
le pôle, les « ARTS » qui présente la plus belle collection d’Europe d’œuvres américaines en rapport avec la France ou d’œuvres françaises révélant une influence américaine. C’est un témoignage, rare, des échanges artistiques entre les Etats-Unis d’Amérique et la France aux 19ème et 20ème siècles.
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